LES SAPHIRS ET RUBIS

RUBIS

Les Saphirs et Rubis appartiennent tous deux à une grande famille : celle des corindons. Ils ont la propriété et la richesse de se décliner sous un arc-en-ciel de couleurs. On associe communément le bleu au saphir et le rouge au rubis. C’est sans compter les divers habits de lumière de ces gemmes tant appréciées !

Outre bleu, le saphir peut être incolore, jaune, orange, rose, violet, vert, noir… Lorsqu’il est rouge, on l’appelle généralement rubis. Grâce à des impuretés, des oxydes ou autres éléments infiltrés lors de leur formation, ces corindons nous offrent une multitude de couleurs à contempler. L’imperfection de la nature devient alors un atout qui les sublime. La diversité de ces gemmes s’étend plus loin : certains saphirs et rubis peuvent être étoilés ou encore changer de couleur selon l’éclairage. Tant de trésors à découvrir à travers la beauté de ces gemmes légendaires

 Les traits de famille des saphirs et des rubis

Propriétés communes de Saphirs et rubis

Ces deux variétés de corindons ont la même dureté :9 sur l’échelle de Mohs(échelle de dureté allant de 1 à 10, 1 pour le savon sec et 10 pour le diamant). Elles sont donc très résistantes aux rayures et peuvent être portées au quotidien, sous quelque forme de bijou que ce soit.

Ce sont des oxydes d’aluminium (ils sont donc composés d’aluminium et d’oxygène). Leurs cristaux peuvent être en forme de pyramides hexagonales, de tonneau…

Les caractéristiques des saphirs et rubis sont parmi d’autres : des bandes de couleurs qui s’intersectionnent telles des fils de soie et donnent à la gemme un aspect velouté ; des zones de concentration de couleur ; de petits cristaux ; des inclusions liquides s’apparentant à des empreintes digitales.

Certaines de ces imperfections peuvent jouer en faveur de la couleur, ou en sa défaveur. C’est pourquoi le travail du lapidaire est déterminant car selon la taille effectuée, l’éclat sera différent et la gemme plus ou moins pétillante. Le but étant aussi de conserver un maximum de poids tout en mettant en valeur les atouts de la gemme, ce qui implique souvent de transformer ces défauts en avantages.

Tous deux naissent dans une roche mère telle que le marbre, le gneiss ou encore le basalte et sont extraits aussi bien en altitude qu’aux abords d’une rivière.

Les sources de ces gemmes sont réparties à travers le monde, avec une nette concentration en Asie et en Afrique.

La chauffe de nos chers corindons

Bien sûr la nature fait parfois tellement bien les choses qu’aucun traitement n’est nécessaire : elle crée elle-même des gemmes pleines de vie. Lorsque ce n’est pas le cas, l’homme continue le travail que la nature a commencé. De nombreux traitements existent pour rendre saphirs et rubis plus agréables à contempler. Parmi eux, la chauffe. Ce procédé est un traitement d’embellissement pour révéler et renforcer la vraie couleur des pierres. La plupart des saphirs et rubis commercialisés aujourd’hui font l’objet de cette pratique, qui existe depuis l’Antiquité au Sri Lanka et ne dévalorise la gemme en aucun cas. Certains corindons sont trop pâles, pas assez pétillants,ou au contraire trop foncés… Les chauffer artificiellement n’altère en rien le fait que ce sont des pierres naturelles, seulement leur éclat est mis en lumière. Tout comme la nature permet leur couleur lors de la formation, l’homme prend le relais et applique les mêmes conditions afin de dévoiler leur beauté. La chauffe se distingue nettement des autres traitements plus récents qui s’avèrent très intrusifs et qui peuvent dénaturer la gemme (exemple : rubis dont les fissures sont comblées par du verre coloré pour leur donner meilleure apparence). Dans ce cas, un corps étranger est introduit dans la pierre : elle n’est donc plus considérée complètement naturelle.

Une réputation qui n’est plus à faire…

Le saphir et le rubis font partie des quatre gemmes considérées comme étant les plus précieuses (les deux autres étant le diamant et l’émeraude). Ce qui n’est pas un hasard, car il s’agit de pierres dures qui résistent bien aux chocs.

Depuis des millénaires, ces corindons sont associés aux parures et couronnes des plus prestigieux et évoquent des symboles forts : passion, beauté, sagesse pour le rubis et noblesse, croyance, sincérité pour le saphir.

Et bien sûr…Leur point commun le plus évident concerne l’attraction qu’ils opèrent sur les amoureux des cailloux pétillants et beaux…Et ce depuis leur découverte.

Ces gemmes sont des incontournables, des indétrônables : comment se lasser d’une telle diversité de couleurs et d’éclat dont la nature les a gracieusement dotées ?

Le saphir : la face cachée d’un corindon qu’on croyait toujours bleu…

Dans sa forme la plus pure, cet oxyde d’aluminium est incolore. Ce sont les impuretés et autres éléments qui vont déterminer sa couleur. Lorsqu’on utilise le terme saphir, on sous-entend saphir bleu. En grec « sappheiros » signifie « pierre de couleur bleue ». C’est la combinaison d’impuretés telles que le fer et le titane qui lui donne cette couleur si réputée et convoitée. Plus le saphir contient du fer, plus son bleu est prononcé.

Sa provenance: tout comme pour le rubis, l’Asie constitue le berceau du saphir. Les trois sources qui ont marqué le plus son histoire sont le Cachemire, le Sri Lanka et le Myanmar. Les saphirs bleus provenant de ces localisations sont considérés comme étant de meilleure qualité que nulle part ailleurs. Le Sri Lanka représente l’une des terres les plus riches en gemmes au monde. La plupart des saphirs considérés de qualité supérieure et dont le poids dépasse les 100 carats provient du Sri Lanka. Selon sa provenance, différents termes et caractéristiques sont attribués au saphir, parfois à défaut. Et il n’est pas évident d’affirmer l’origine d’une pierre en se basant simplement sur son éclat, ses inclusions, l’intensité de sa couleur… Par exemple, on appelle « saphir Cachemire » le saphir dont la couleur s’apparente à celle du bleuet de par sa couleur dominante violet-bleu à pur bleu velouté et sa profondeur, critères typiques des saphirs provenant du Cachemire. Ce genre de saphir est très rare. D’autres sources asiatiques importantes sont la Thaïlande, le Vietnam, la Chine et le Cambodge. Plus généralement, on trouve aussi des saphirs en Afrique (Niger, Kenya, Mozambique, Tanzanie) et à Madagascar, où de nombreux saphirs sont extraits depuis des décennies. Ils sont souvent revendus ailleurs sous l’appellation de saphir du Sri Lanka ou de Ceylan. Il existe aussi d’autres sources telles que l’Australie et les Etats-Unis (dans l’état du Montana). La plupart des saphirs sont taillés en Asie.

-Un arc-en-ciel de saphirs: le saphir a une face cachée…Il peut prendre une multitude d’apparences, comblant ainsi les plus exigeants de ses admirateurs… L’une des couleurs les plus convoitées est l’orange-rose, orange rosé : il s’agit du célèbre Padparadscha, qui signifie « fleur de lotus » en cingalais. Cette couleur sublime comparable à la chair d’une goyave mûre élève ce saphir au rang des plus nobles et des plus estimés. Il doit sa couleur à des éléments tels que le fer et le chrome. Sa couleur est unique. Tout comme les Padparadscha, les saphirs d’un rose pétillant intense sont très appréciés car peu communs et d’une beauté sans égal. Leur couleur est due en grande partie au chrome. Une combinaison de fer, chrome et titane contribue en général à donner sa couleur pourpre au saphir. Il existe des saphirs pourpres-rouges dont la couleur n’est pas due au chrome mais à la présence béryllium. Les saphirs verts tiennent leur couleur de plusieurs éléments dont le fer et le titane. Il n’est pas toujours évident de trouver des saphirs verts d’une vive intensité et d’un éclat vibrant. D’autres pierres telles que les tsavorites, les tourmalines ont en général un vert plus vif. Le fer intervient aussi dans la couleur jaune-orange d’un saphir.

Certaines traces de chrome viennent parfois s’infiltrer pour donner cette couleur. Le saphir incolore ou appelé « leucosaphir » (leuco signifiant blanc, incolore en grec) est le plus pur des saphirs étant donné qu’il n’est pas coloré par une impureté. Il a souvent été utilisé en tant que substitut du diamant et est désormais plus abordable. Tout comme l’est le saphir noir, qui a pourtant connu une belle période avec le succès des diamants noirs. Philippe Tournaire aime peindre avec la palette de couleurs qu’offre le saphir, gemme pleine de surprises. En les associant, l’artisan joaillier crée une harmonie qui lui est propre : des couleurs pétillantes jaillissent du tableau pour lui donner vie. C’est la magie de l’arc-en-ciel des saphirs ! 

Le rubis est le corindon rouge par excellence

En langage Sanskrit, le rubis est appelé « ratnaraj », qui signifie « le roi des pierres précieuses ». Considérée comme la variété la plus prisée des corindons, le rubis doit sa couleur au chrome. Plus cet élément est présent, plus le rouge est intense. Cette gemme suscite de nombreuses controverses quant à son appellation : en effet, la barrière est parfois infime entre un saphir rose intense et un rubis rose-framboise vif, rouge pétillant.

Sa provenance: un terme revient souvent lorsqu’il s’agit de décrire la meilleure couleur de rubis : « sang de pigeon ». Il est très rare de voir du sang de pigeon réellement ! Cette image indique un rouge légèrement teinté de pourpre, c’est un type de rubis bien spécifique. Le créateurs de bijou Philippe Tournaire ne s’arrête pas à cette description : il choisit ses rubis pour leur couleur vibrante, intense, pétillante et pleine de vie. En parallèle, cette appellation fait référence aux rubis du Myanmar et en particulier à Mogok,

qui constitue la source de rubis la plus notable historiquement. Malgré des critères de valeur établis, il va de soi que la beauté d’un rubis dépend de l’appréciation de chacun et est donc subjective. On trouve des rubis principalement au Myanmar, au Cambodge, en Thaïlande, au Népal, au Sri Lanka, en Afghanistan et au Pakistan. L’Afrique est également une source abondante de rubis : au Kenya, en Tanzanie, au Malawi et aussi à Madagascar. Cette gemme unique de par son rouge intense et si adulé à travers le monde, se distingue des autres et est ancrée dans l’histoire pour toujours. Convoitée dès sa découverte, elle est d’ailleurs l’une des premières gemmes de couleur à avoir été imitée, il y a des milliers d’années, par de simples bouts de verre coloré. Mais ses impuretés qui la caractérisent comme le saphir, sa couleur sans égal ne trompent pas. Le charme des imperfections de la nature réside aussi dans le fait qu’elles sont annonciatrices du caractère naturel d’une gemme sublime telle que le rubis.


Les corindons caméléons et étoilés : « pierres à énigmes »

Le saphir, les saphirs « arc-en-ciel » et le rubis sont les acteurs majeurs de la famille des corindons. Cependant cette famille est grande et compte parmi ses membres des saphirs et rubis d’un autre type, tout aussi extraordinaire et haut en couleur ! Savez-vous que les gemmes montrent parfois de merveilleuses étoiles ? Une fois de plus, les pierres nous transportent dans un monde imaginaire qui nous permet de rêver… Il existe en effet des saphirs et rubis étoilés. Ce phénomène physique appelé « l’astérisme » fait apparaître une étoile à six branches la plupart du temps (parfois 4, parfois 12 branches, mais cela reste très rare). Cela se produit lorsque la lumière réfléchit de petites inclusions semblables à des épingles scintillantes, qui interagissent en plusieurs directions. Ces gemmes sont taillées en cabochon, ce qui permet d’être aux premières loges devant le spectacle insolite donné par une étoile dans une pierre énigmatique. Un saphir ou rubis étoilé de très bonne qualité doit montrer une étoile fine, distincte, centrée sur le dessus de la pierre et qui reste de même forme lorsqu’on la regarde depuis des angles de vue différents. Quoiqu’il en soit, plus le contraste entre la couleur de la pierre et l’étoile est prononcé, plus cela lui vaut d’être estimée. Globalement, on trouve ces corindons étoilés dans les mêmes régions que les saphirs et les rubis ne montrant pas ce type de phénomène. Philippe Tournaire aime sublimer ses créations de bijoux en y incluant des rubis et des saphirs étoilés aux couleurs étranges et finement choisies, qui quelques fois transcendent la bague.Le charme insolite de ces gemmes est alors mis en lumière. Autre cas atypique de corindon, le saphir « caméléon » : Il change de couleur selon la lumière à laquelle il est exposé. Ainsi, cette gemme intrigante d’aspect bleu-violet à la lumière du jour revête une robe pourpre teintée de rouge à la lumière artificielle. L’élément déclencheur de ce phénomène est le vanadium. Cette impureté est rarement présente lors de la formation des saphirs, ce qui rend ces gemmes« caméléons »encore plus uniques du fait de leur rareté. On les compare souvent à une gemme appelée alexandrite, qui dévoile la même particularité.

La famille des corindons ne se résume donc pas au saphir bleu et au rubis rouge. Elle englobe les couleurs de l’arc-en-ciel, les étoiles… Cette diversité fait sa force. Une même gemme, avec des inclusions différentes, se transforme, se métamorphose. Tant de couleurs à contempler, tant de voyages à travers ces beautés que la nature nous offre…Le royaume des saphirs et des rubis se redécouvre sans cesse, avec un plaisir à chaque fois renouvelé. Philippe Tournaire affectionne cette gemme aux mille visages, qui constitue un élément clé des créations de ses bijoux.

Nous organisons des ateliers de gemmologies au cours desquels vous pourrez faire plus ample connaissance avec les saphirs et rubis de tout type. Entrez dans la grande famille colorée des corindons !

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